Marguerite n’aime pas ses fesses

Charmé par la dernière autofiction de Loulou Robert, je suis allé guigner pour savoir qui était son mari si vieux publié dans une grande maison d’édition et je suis tombé sur Erwan Larher. Et là, surprise, en recherchant ses livres, je suis tombé sur des romans Harlequin ?!? Y aurait-il eu méprise ? C’est alors que je me suis rendu compte qu’il en était le traducteur.
Passé la petite histoire, j’ai finalement découvert le titre de ce livre et je m’y suis plongé. Avec délice !

Billie partit d'un long éclat de rire avant d'écraser sa cigarette dans un pot de fleurs.
 ─ Mon chaton, tu es si naïve, c'est confondant !
Est-elle trop naïve ou entourée de gens qui ne le sont pas assez, qui ne le sont plus ? Les confidences d'Aymeric, les découvertes sur Jonas, les propos de sa mère qui lui reviennent en boomerang : elle s'aperçoit que son monde n'est que doubles-fonds, escaliers dérobés, façades en trompe-l'œil. La légitimité, c'était son père, et il est mort; cela aurait dû être sa mère, elle l'écrase; c'était ses professeurs, et l'un d'eux a essayé de l'embrasser, en terminale. Elle a été modelée par l'absence du père, par l'omniprésence étouffante de la mère; par son genre, femelle, qui la pousse à vouloir enfanter avec un mâle fidèle. Elle n'est construite que de morceaux d'autres qu'elle-même. Elle est un alliage, pas bien résistant. Elle est prévisible. Cela l'attriste. Tout ce qu'elle a cru solide se fissure. Elle est seule, désormais.
Seule devant sa psyché, avec son cul trop plat.
Marguerite n’aime pas ses fesses de Erwan Larher
C’est drôle et truculent, il y a de l’enquête, du sexe, de la perversion, du pouvoir et… une fois encore, beaucoup d’humour. Oui, nous sommes loin d’une bluette formatée aux poncifs stéréotypés.

Certes, la fin un peu explicative et la narration fort embrouillée m’ont surpris, mais zou ! C’est vraiment un bon moment avec Marguerite

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Marguerite n'aime pas ses fesses.
Elle fronce les sourcils. Ce que le français peut être imprécis, parfois ! Ces fesses que Marguerite n'aime pas pourraient être celles de n'importe qui. Si elle écrivait un roman, ce qui ne risque pas d'arriver (elle écrit mal et n'a rien d'intéressant à dire), il ne débuterait pas ainsi. Cette phrase-seuil sème la confusion. Elle choisirait plutôt un incipit in media res ─ croit-elle se souvenir, ses cours de construction narrative écaillés par l'inusage. Et puis le français n'incite-t-il pas au coulis narcissique de la première personne du singulier ? Je n'aime pas mes fesses, voilà qui est clair.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Marguerite a un mec mais pas de libido, une mère mais plus de père, et rêve d’une vie de famille. Lorsqu’on lui propose d’aider un ancien président de la République à rédiger ses mémoires, elle accepte – elle ne sait pas dire non. Alors, sa réalité et la réalité prennent leurs distances, peu aidées par l’irruption d’un flic qui enquête en secret sur les liens entre une trentaine d’assassinats politiques.

Rythmé et subtilement décousu, Marguerite n’aime pas ses fesses met en récit l’apathie politique d’une génération un brin nombriliste, questionne la puissance dévastatrice des pulsions sexuelles et s’aventure dans les méandres de la sénescence.
Un roman caustique et piquant.

Bouffons ! : l’humour est-il un sport de combat ?

Les dialogues et les entretiens sont une méthode assez efficace pour sortir une bonne émission de télé ou de radio. On est dans l’instant, les phrases rebondissent et l’imprévisible se retrouve parfois au coin d’un ricochet. Encore faut-il des avis différents, des personnalités maîtrisant tant le domaine que l’instantané.

G [Guillaume Meurice] : Moi, je trouve ça hyper intéressant à quel point les gens qui se considèrent comme des dominants, des « mâles alpha », sont en fait d'énormes trouillards. Ils passent leur temps à dire : « On veut nous empêcher de dire ça ! Oh là là, regardez, la société va changer, ils veulent marier les homosexuels, il va tomber des pluies de grenouilles. » Dans leur tête, ils se voient comme des Vikings. Mais on dirait plutôt des petits chatons terrifiés.
Ça, ça me régale.
C'est dingue de voir à quel point certains mecs - beaucoup de mecs - ont peur du féminisme. On parle d'égalité de droits. Comment tu peux avoir peur de ça ?
Moi, en cas de guerre de civilisations, j'irai me protéger auprès d'une meuf qui a de l'endométriose, qui sait comment gérer la douleur, plutôt qu'auprès d'un mec qui a peur parce qu'il y a un point médian dans un tract.
S [Swann Périssé] : Je le vois aussi dans les réactions de gens qui sont accusés de viols, dans le cadre du #MeToo Stand-up. Ils ont fait des stories et tout, en disant: « Ça se fait pas, c'est pas bien ce qu'on dit sur moi, je vais me suicider, on me regarde mal. » Les gens sont vraiment concentrés sur leur image, leur ego... Pendant ce temps-là, t'as la police qui interviewe toutes les petites meufs que t'as violées, qui fait son petit dossier de preuves. Et toi, t'es là à faire des stories « Je suis malheureux ». Bon courage pour ce qui est à venir !
Bouffons ! : l’humour est-il un sport de combat ? de Swann Périssé et Guillaume Meurice
Dans un livre, par contre, sans un gros travail d’édition, il est souvent difficile de sortir des platitudes et des « moi, personnellement, je pense que… »

Un petit livre sur le paysage de l’humour en France, sur les radios, les réseaux et dans les salles. Un peu léger, mais sympa…

Bah, pour bouffer, faut bien remplir la marmite

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Guillaume Meurice entre partout avec la nonchalance de ceux qui ont un planning bien chargé : le lundi, renverser le système, le mardi, converser avec un astrophysicien, le dimanche, partir en soirée avec des potes.

Avec quinze minutes de retard et après avoir lancé son seizième projet de la semaine, Swann Périssé débarque et son énergie remplit l'espace. Elle sourit, mais elle plierait le patriarcat juste en levant le petit doigt.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Dans ce dialogue drôle mais sérieux, Guillaume Meurice et Swann Périssé s'interrogent sur la place de l'humour et des humoristes dans notre société, sur leur métier, leurs limites, et sur ce qui les fait rire (ou pas).

Doit-on rire des faibles comme on rit des puissants ? Les blagues discriminent-elles ? Peut-on rire quand on est triste ? Doit-on rire à tout prix ? Peut-on subvertir l'ordre établi en riant ? Quelles révolutions l'humour mène-t-il ? Le rire est-il toujours encadré par le pouvoir, comme au temps des bouffons ?

Le livre pour ne plus dire qu'on ne peut plus rien dire.

Le fils

Dans une longue lettre adressée à son fils, un père se raconte.

Pourtant, en dépit d'une sécheresse voulue, on devine, à l'arrière-plan, une vie brillante, souvent insouciante, des réceptions, des bals, des intrigues où se mêlent l'amour et la politique. 
Non seulement ma mère et ses sœurs ont connu cette existence, mais ma mère a tenu, sur une scène dont le décor était celui des dernières cours, un rôle brillant. Pour elle, Édouard VII, Léopold II, l'empereur d'Allemagne, les grands-ducs, n'étaient pas des noms dans les journaux et les manuels, mais des êtres en chair et en os qui ont souvent, pour certains, figuré sur son carnet de bal.
Elle était belle, son portrait au pastel qui se trouve dans mon bureau en fait foi, et, ce qui te surprendra sans doute, elle avait une vitalité débordante, un dynamisme, comme on dit aujourd'hui, qui en faisait le centre de toutes les fêtes. Plus libre d'allures que la plupart des jeunes filles de son monde en ce temps-là, on lui a imputé, sinon des aventures, tout au moins des imprudences qui alimentaient la chronique scandaleuse.
Le fils de Georges Simenon
Mais cette confession qui semble peine d’humilité tire en longueur. A force de circonvolutions et de rajouts biographiques sur sa famille, tout cela lasse et s’enlise pour donner un portrait de vieux sage aux blessures mal cicatrisées.Ils se sont rencontrés à un bal officiel, quelques mois après le fameux duel dont on devait encore parler, et mon père est tombé follement amoureux. 
Vois-tu à quel point on doit se méfier de certaines images ? Cette vieille femme énorme, à la chair malsaine, que tu n'as connue que dans son fauteuil, l'œil fixe, l'esprit absent, était alors une des jeunes femmes les plus vives et les plus spirituelles de Paris, où ses irrévérences faisaient scandale.Certes, la fin est très impressionnante et pourrait rattraper ce livre qui m’a quand même fait bâiller à plus d’une page

Le 88e roman dur de Simenon

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Mon fils,
Est-ce que ces deux mots-là te font sourire ? Suffisent-ils à trahir ma gêne ? Je n'ai pas l'habitude de t'écrire. Au fait, je me rends soudain compte que je ne t'ai plus écrit depuis le temps où, enfant, tu partais en vacances plus tôt que moi avec ta mère et où je t'envoyais de courts billets.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Peu après la mort de son père, Alain Lefrançois décide de se raconter par lettre à son fils, Jean-Paul, au moment où il va devenir un homme. Il lui parle de la vie de ses grands-parents, gens de la haute bourgeoisie, de son métier, qui le satisfait, et de sa vie conjugale, qui n'est qu'une demi-réussite. Au rappel de récentes disputes familiales relatives à la succession, il remonte à la période de ses études de droit à Poitiers, de sa mobilisation, de son mariage ; il évoque ses réactions lorsqu'il apprit qu'il allait être père. Enfin, Lefrançois en arrive, « malgré sa répugnance », à parler de son adolescence et de sa jeunesse. Celle-ci est lourde d'un secret.

La Fanatique

Journal d’une ambitieuse… Quelque en soit le prix.

La victoire
1939-1941
Maman pleure au téléphone, la guerre l'inquiète terriblement. Je la gronde gentiment, elle a toujours été de faible caractère en ce qui concerne la politique.
H part pour le front, mes mains tremblent.
Harald partira bientôt lui aussi. Je le veux absolument, aucune faveur pour mon fils, qu'il se batte comme un Allemand ! Ma fierté gonfle partout sous ma peau. Et la terreur encore davantage.
Nouvelles merveilleuses, notre main se resserre de jour en jour sur la Pologne ! Quel bonheur d'être allemande !
La fanatique de Lolvé Tillmanns
Magdalena sera une reine ! C’est sa destinée, elle le sait, elle le veut, elle sera !Aucune mère digne de ce nom ne laisserait gazer ses petits. Elle les étoufferait elle-même, contre son sein.
Il n'y a plus de cognac, trop de monde se sert dans ma réserve, qu'ils boivent du schnaps !
Et dans le four, combien de temps y restent-ils, les petits, dans le four ?Après un amour malheureux et un riche mariage ennuyeux, Magdalena sera Goebbels ! L’histoire d’une amorale ambitieuse – fascinée par la force et le pouvoir – sur fond d’extermination. Quelque en soit le prix de la désillusion.

Lolvé Tillmanns dresse le portrait assez fascinant d’une fanatique d’elle même plus que d’une idéologie, qui se rêve reine et se retrouve ventre du Reich

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
Ma mère ne crie pas, elle souffle. Elle mord sa bouche, l'air siffle entre ses dents. Elle est seule, maman. Seule à Bülowstrasse, dans une chambrette qu'elle a louée pour m'extraire de son corps.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Magdalena Goebbels a soutenu Hitler jusqu’à la dernière minute, jusqu’à la chute au fond de son bunker berlinois. Cette grande bourgeoise, cette beauté polyglotte s’est donnée, corps et âme, à un régime ultraviolent qui considérait les femmes comme des ventres de qualité variable. Qui était cette femme considérée comme le symbole de l’extrémisme et de l’aveuglement? Lolvé Tillmanns va fouiller l’enfance,
l’adolescence, les années qui l’ont modelée, la passion inconditionnelle qu’elle mettait dans ses
attachements, qui l’ont figée dans un destin qu’elle aurait, peut-être, pu infléchir.
Lolvé Tillmanns jette une lumière crue sur l’effroyable banalité du mal, et sur son ambiguïté.
Et, à chaque ligne, résonne une question lancinante, effrayante, irrésolue :
pourquoi ?

Le voleur d’amour

Après la magnifique bande dessinée illustrée par Yannick Corboz, j’ai immédiatement recherché l’origine, ce roman de Richard Malka, l’avocat aux remarquables plaidoiries des procès de Charlie Hebdo.

Le romantisme des premières années passé, le cours des existences de mes parents bifurqua sans se séparer. Leur cheminement intérieur se cristallisa presque simultanément. Lavinia sut qu'elle ne pourrait vivre sans amant et Cesare comprit qu'il ne toucherait plus son épouse. L'amour peut se décider, jamais le désir.
Le voleur d’amour de Richard Malka
La première chose qui m’a marqué, c’était la fidélité de l’adaptation en images. Les éléments, la trame et les personnages et le déroulé de l’histoire y étaient parfaitement rendus. Toutefois, dans ce roman, c’est le journal des deux protagonistes qui sert de fil naratif. Une écriture qui permet d’approfondir les émotions et personnalités d’Anna et Adrian.[...] je respecterais les souhaits de la vie et poursuivrais mon chemin. Sans Dieu. Sans diable. Libre.
Je devais vivre et donc, me nourrir.
Le lion doit-il être condamné quand il dévore sa proie ? L'araignée est-elle coupable de tisser sa toile ? J'avais une place dans la chaîne alimentaire et il n'y avait nulle honte à l'occuper.
Le monde était resté sourd et aveugle à mes demandes d'amour. J'en disposerais dorénavant en quantité illimitée. Une juste compensation. Ce pouvoir était ma revanche.Une histoire de vampire atypique et – en même temps – fort classique. L’histoire d’une blessure originelle on ne peut plus bateau : le manque d’amour de maman et papa.

Une amusante digression sur la culpabilité… au regard de la profession de l’auteur

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
La mémoire ne peut remonter qu'au temps où le langage a été acquis. Avant, c'est impossible. Sans mots, nul souvenir. Pourtant, je me rappelle au-delà de ma naissance. Une sensation, une certitude prénatale : mes parents ne m'aimaient pas.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Qui est Adrian van Gott, le collectionneur d'art sans âge dont nul ne connaît la fortune ? Quel drame a-t-il connu dans la Venise des années 1780 avant de découvrir son étrange et monstrueux pouvoir ? Celui de traverser les siècles. Mais l'éternité a un coût. Mystérieux, douloureux, épuisé par les siècles déjà vécus, Adrian ne peut toucher la femme qu'il aime... Pour lui, l'amour se vole et ne se gagne jamais.

Résistance 2050

Difficile critique pour cette dystopie convaincante qui met l’accent sur un bon nombre de dérives possibles de nos sociétés. Hélas, si tout ça m’a semblé plutôt bien pensé j’ai eu beaucoup de peine à me laisser emporter par ce roman qui m’a finalement semblé confus.

Nuit du 21 au 22 mars 2050
Les yeux grands ouverts, Chloé fixe le plafond et s'interroge sur les effets d'une déconnexion prolongée chez ceux qu'on équipe juste après leur naissance et en particulier la gestion de leurs angoisses les plus profondes. Tant qu'ils sont connectés, leur puce gouverne les émotions de la journée, ce qui rend les rêves obsolètes pour la bonne santé de l'âme. Mais qu'en serait-il en cas de panne de la puce? Comment pourraient-ils gérer ce trop-plein d'émotions soudaines?
Résistance 2050 de Amanda Sthers et Aurélie Jean

Peut-être à cause d’une volonté de trop bien faire, de traiter le plus exhaustivement ce sombre avenir et l’utilisation d’un décompte temporel qui m’a un peu perdu…

Grégoire, nous ne pouvons pas prendre le risque d'un dérapage. À quelles fins? Plus de pouvoir, plus d'argent?
Henri est gêné par la tournure de cette conversation, mais il soutient Chloé d'un signe de tête... Tous comprennent ce que signifierait une vente de la solution aux Chinois. Le début d'un conflit mondial ne pouvait être exclu si les capacités cognitives devenaient une arme de guerre.
Le président écourte la réunion, il n'aime pas qu'on lui tienne tête et ne semble pas se préoccuper de l'avis de ses interlocuteurs quand il ne le partage pas.

Bienvenue en 2050 où les français sont majoritairement pucés et les grossesses extra utérines. Un monde où le totalitarisme guette des populations robotisées à l’humeur régulée.

Mais, alors qu’un danger s’approche des poches de résistance s’organisent…

Incipit (et peut-être un petit peu plus si entente)
18 mai 2050
La force arrive avec la nuit. Des percées de lumière douce strient le ciel puis elle échange avec la population en silence. Les gens comprennent ce qui arrive, non pas avec leur bon sens ni même par déduction, mais d'une façon télépathique.


4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
En 2050, une grande partie des pays du globe encourage sa population à s’équiper d’une puce cérébrale qui augmente les capacités intellectuelles de chacun, prévient les maladies, anesthésie la douleur, apaise, réveille, endort – qui transforme les individus en ordinateurs… et les met donc à risque d’être piratés, d’échapper à leur propre raison. Cette invention a été couronnée d’un Nobel, elle est le fruit des recherches d’un couple français, Ash et Chloé. Lui est proche du pouvoir, elle se met à douter. Car le visage qui incarne la résistance française est celui d’Oona, une artiste que Chloé a connue et aimée. Quand les deux femmes se rencontrent, le pays est au bord de la guerre civile. Le sud de la France et la Bretagne sont des zones libres, prêtes à en découdre pour protéger leurs enfants. Mais le gouvernement a d’autres préoccupations : il semble qu’une force non identifiée s’approche peu à peu de la Terre…
Amanda Sthers et Aurélie Jean se projettent dans un roman dystopique où les craintes qui naissent aujourd’hui sont incarnées et poussées à leur apogée. Un rythme frénétique et des personnages jubilatoires

Et nos lendemains seront radieux

Quel bonheur, quel coup de coeur, quelle bande dessinée fantastique !

Et nos lendemains seront radieux de Hervé Bourhis

Premièrement, le graphisme (couleurs, dessins, aplats) est magnifique, j’ai adoré !

Ensuite, les mises en pages, le schéma narratif, les titrages et tous les effets sont parfaitement utilisés pour la mise en avant du scénario.

Et surtout, l’histoire est géniale, jusqu’au-boutiste et absolue. Le début est tendre comme l’enfance et la fin à la hauteur des idéaux.

Une histoire d’écologie radicale, d’incapacité politique et de pouvoir qui corrompt de facto les âmes les plus pures et aguerries. Et qu’importe sa propre vision personnelle, Hervé Bourhis signe là une géniale BD drôlissime et désespérante

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Sylvain et Camille sont conseillers politiques. Un soir, ils se retrouvent isolés avec la présidente de la République au fort de Brégançon. C'est ainsi que les deux idéalistes décident de la prendre en otage pour imposer au pays une politique écologiste

Le crépuscule des idiots

Une fable sur la bêtise, la cruauté, la crédulité et la cupidité des singes (ça ne parle évidement pas de notre propre inhumanité) de Jean-Paul Krassinscky.

L’histoire de singes assoiffés de pouvoir et utilisant un Diou pour s’installer sur le trône

Le crépuscule des idiots de Jean-Paul Krassinsky

Et tout y passe, l’adoration, les tables de la loi, le blasphème, le patriarcat, la domination des femelles, les rivalités, les schismes, les adorateurs…

Une bande dessinée démonstration, magnifique et consternante !

Et ces singes dans l’espace, et la chienne Laïca et tous les autres animaux sacrifiés ? Quelle merde, quelle saloperie !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
« Certains humains sont bêtes comme des singes, dit-on. Mais il est des singes qui sont sots comme des humains. »

Libye

Une série de témoignages en bande dessinée sur la Libye entre la révolution et aujourd’hui.

Libye de Gianluca Costantini et Francesca Mannocchi

S’ouvrant sur le massacre de la prison de Abou Salim où 1270 détenus furent exécutés, ce livre apporte des témoignages sur la Libye aujourd’hui. Corruption, migrants, milices, non-droit, peur, restrictions et pauvreté sous le regard détourné de la communauté européenne.

Un choc !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Cet album rend compte de la tragédie que vit la Libye depuis l'intervention armée de 2011, qui a conduit à la chute de Kadhafi, au chaos économique et social et au drame des migrants victimes du trafic d'être humains. Prenant soin d'éviter tout point de vue manichéen, il montre une réalité complexe, bien différente de celle véhiculée par les médias

Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher

Un essai brillant, facile d’accès, documenté et monstre intéressant sur notre cerveau et la fuite en avant de notre civilisation.

Et si notre cerveau qui avait porté l’humanité à la tête de la planète portait en son coeur l’arme de sa propre destruction.

Le bug humain : pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher de Sébastien Bohler

Ou, comment nos désirs et l’envie de les satisfaire est en train de détruire notre environnement ? C’est absolument brillant de limpidité et cela pourrait sembler désespérant d’inéluctabilité. Et pourtant, Sébastien Bohler évoque des pistes ! Mais là, il y a du travail.

Alors commençons par le début, lire ce livre ! Vraiment ! Car comme lui, je suis convaincu de l’importance de la connaissance !

4e de couv, résumé de l'éditeur ou trouvé ailleurs (pas de moi, donc)
Il y a 200 000 ans, depuis l'Afrique, l'humanité partait à la conquête du monde. Elle détenait une arme secrète : son cerveau. Une machine à penser, à tirer parti de son environnement, à se reproduire et à dominer.

Longtemps notre meilleur allié, notre cerveau risque aujourd'hui de causer notre perte. Car il existe un défaut de conception, un véritable bug, au coeur de cet organe extraordinaire : les neurones en charge d'assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir.

Ainsi, nous sommes 8 milliards d'êtres humains sur Terre à rechercher encore et toujours la croissance dans tous les domaines. Pour ce faire, notre espèce hyper-consommatrice surexploite la planète, modifie son écosystème... et se met gravement en péril.

Comment se fait-il que, ayant conscience de ce danger, nous ne parvenions pas à réagir ? Peut-on résoudre ce bug et redevenir maîtres de notre destin ? Oui, à condition d'analyser en chacun de nous et non plus seulement à l'échelon économique et politique ce mécanisme infernal qui pousse notre cerveau à en demander toujours plus